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2021: Jeûne sec de 9 jours – méthode Deladoey

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Le début:

Début juillet 2021 commence ma première retraite de jeûne sec en groupe, dans le village des alpes française de Châtel, situé à quelques kilomètres de la frontière Suisse.

J’ai tout d’abord été surpris par le nombre d’inscrits, car nous étions un groupe de 18 personnes et je m’attendais à moins de monde, et surtout que la moyenne d’âge soit plus élevée. En effet, il y avait beaucoup de trentenaires, même quelques personnes dans la vingtaine. Le reste de l’effectif correspondait plus à ma tranche d’âge 50-60 ans.

Nous logions dans un petit groupe de 3 chalets, juste à coté d’un torrent de montagne, qui nous a permis de réaliser les fameuses « affusions » d’eau glacée de la méthode de Jeûne sec Filonov.

Le jeûne était initialement prévu pour 7 jours suivis de 7 jours de réalimentation. Nous avions reçu au préalable tout une préparation a effectuer durant les deux mois précédents.

Mon objectif personnel était de faire 9 jours de jeûne sec, car j’avais déjà réalisé 7 jours seul sans problème.
Profiter du fait d’être encadré pour pousser « un peu plus loin, sans risque » et d’apprendre de nos accompagnants (ce qui n’a pas manqué).

La chance d’avoir une personne formée par Filonov lui même juste à coté de chez moi, je devais participer ! :-). J’ai commencé le jeûne sec un jour avant pour ne pas être trop décalé avec les autres lors de la reprise.

Pour décrire l’origine de la méthode :
Le Dr Sergei Filonov n’est pas le créateur du jeûne sec, mais bien la personne qui permis son essor. Après une formation de médecin, il a été affecté au sanatorium de Goryachinsk en Sibérie, sous la supervision de Yuri Nikolaiev (présenté dans « le jeûne, une nouvelle thérapie ? » de Thierry de Lestrade sur ARTE, disponible sur Youtube), une personne qui ne doit pas être loin d’Herbert Shelton au niveau des connaissance du jeûne, c’ est dire.

Filonov s’est intéressé au jeûne sec, en cherchant à « booster » les effets positifs du jeûne hydrique et a fondé en 1995 sa propre clinique, accueillant des jeûneur « à sec ». Depuis, il a obtenu de nombreux succès.

Pour décrire le client (moi) :
Je jeûne dans le but d’améliorer des problèmes articulaire (arthrose cervicale), je suis relativement expérimenté. Je pratique depuis 7 ans et j’ai réalisé de nombreux jeûnes hydriques (parfois long, 21, 28 jours) et ai jeûné a sec aussi plusieurs fois (5 jeûnes de durées de 3 – 7 jours).

Depuis 3 ans, je jeûne chaque semaine 36 heures en hydriques et essaye autant que faire ce peut de laisser 16 heures entre mon dernier et le premier repas du lendemain.

Séjour de jeûne sec 03.07-17.07.2021
Les journées de notre séjour étaient rythmées par une discussion de groupe le matin et le soir (09:30 et 17:30). Nous étions absolument libre de participer, personne ne jugeait personne. Nous étions assisté par deux personnes expérimentées, dont Michel Deladoey, naturopathe.

Nous avons eu de la chance niveau météo, car il pleuvait beaucoup et il ne faisait pas chaud, cela rend le jeûne sec plus supportable.

Les premiers jours se sont déroulés dans la tranquillité et la facilité pour moi, je ne souffre plus de la sensation psychologique de la « faim » en début de jeûne depuis longtemps. La soif n’était pas présente, comme quoi, la pratique permet de devenir de plus en plus à l’aise !

De bons symptômes de détox durant les 5 premiers jours, urines chargées et langue blanche, mais aucun inconfort ni douleur en ce qui me concernait.

Les échanges entre membres du groupes sont très intéressant, cela ne m’était jamais arrivé en jeûne que les gens que je côtoyais vivaient la même expérience.
Pas de sceptiques, pas de gens inquiétés par notre perte de poids mais des gens qui croient et espèrent en la méthode.

Beaucoup de volonté, de souffrance pour quelques personnes, qui n’avaient que peu ou jamais jeûner (certains n’avait fait que les 3 jours demandé comme pré-requis, certains ne l’avait pas fait) et les symptômes de détox étaient alors assez fort.

Nous occupions notre temps en balade, parfois didactiques (connaissance des plantes utiles), en yoga, diverses présentation sur des sujets comme le jeûne (non?) 🙂 ou l’iridologie, tout cela rythmé par les affusions d’eau froide à la rivière.

Les affusion :

Selon la méthode, il est interdit absolument d’avoir du contact avec l’eau, encore moins dans la bouche, car lorsque le corps est privé de boire, il est capable d’absorber de l’eau par les pores de la peau. Sauf si celle si à une température inférieur à 11°, ce qui était le cas de notre torrent (entre 7-10°).
L’affusion consiste à verser 3x par jour (max) 3 seau d’eau froide sur son corps par le haut. Cela stimule énormément l’énergie et redonne un coup de fouet vigoureux, je valide 🙂

La technique n’est pas obligatoire, mais je la recommande.

Le mouvement :

Il est important de marcher au moins 30 minutes par jour au minimum, il nous était recommandé 10km par jour, si possible au plat, mais certain m’ont surpris en parcourant durant les premiers jours des distance plus grande, sans problème. Ceci a pour but de faire circuler le sang, car selon Filonov il devient plus épais à cause du manque d’eau et doit être stimuler. Selon lui, rester allongé comme le recommande Shelton (par exemple) toute la journée pourrait être dangereux.

Discuter est aussi une chose a éviter car nous perdons passablement de salive en parlant. Ceci a été particulièrement difficile pour moi, surtout lorsque je rencontre autant de gens intéressants. Donc exercice partiellement réussis de ce point de vue là 🙂

Le sommeil :

Durant mes premiers jeûnes sec, j’ai été surpris par le « mauvais » sommeil que j’avais, par comparaison au jeûne hydrique durant lequel je dors beaucoup et assez bien.
J’ai souvent lu (dans le livre de Y. Kentish « jeûner guérir/maigrir/rajeunir » et dans le livre de Michel Deladoey sur le jeûne sec) que l’on dort très peu en jeûne sec et que c’est une des choses qui le rend difficile à supporter jours après jours.
Étant un dormeur sensible, je m’attendais a dormir 1-3 heure par nuit, et j’ai été surpris, car durant les 6 premiers jours, j’ai dormis de 6-7 heures par nuit. Pas aussi bien que d’habitude, mais passablement reposé pour affronté le quotidien du jeûne.

Je n’ai pas arrêter de rêver que je buvais (et surtout du vin… moi qui en boit peu :-)). Je me suis réveillé mainte fois en me disant « non, j’ai rompus mon jeûne », tout paniqué avant de me rendre compte que j’étais toujours au chalet, dans mon lit :-).

Les choses plus sérieuse commencèrent le sixième jour :
Je me suis rendu compte que l’énergie diminuait et que le corps s’apercevait que cela pouvait durer. Journée un peu plus difficile. Diminution de la longueur des ballades, repos en journée, silence autant que possible. Je remarquais surtout la différence dans la montée, j’étais devenu un petit vieux.

Le jour suivant, tout c’est bien passé, un septième jour meilleur que le sixième. Nuit un peu plus courte, moins de 4 heures de sommeil. Impossible de siester en journée, je n’arrive plus a dormir comme durant les premiers jours. Lecture. L’eau devient peu à peu une pensée très présente, mais la soif cela va encore.
Langue horriblement chargée, j’ai arrêté d’utiliser le gratte-langue, car deux fois par jours ne changeait finalement pas grand-chose et j’ai décidé d’accepter la situation. Je dois dire que c’est assez « dégueulasse », mais voilà, cela fait partie du truc.

Jamais d’eau dans la bouche…

Le 8ème jour fût pénible, c’est toujours ainsi lorsque l’on sait que la fin arrive, le mental tente de prendre le contrôle et fait germer toute sorte d’idée. Résister, accepter.

Vint enfin le 9ème jour. La nuit fut super courte, j’ai dormis deux heures. Réveillé, j’attendais que le jour se lève. 05:30, j’empoigne mon seau et me dirige vers le torrent. Sensation de régénération de l’eau glacée (7°). Petite marche de 500mt. C’est devenu très dure, surtout de remonter vers le chalet à la fin.
Réunion de groupe, beaucoup on repris la boisson et l’alimentation depuis un ou deux jours, quelques-unes / un se sont fixer un objectifs un peu plus long et tienne le coup.

Après la réunion, une amie me demande si je l’accompagnerai à la rivière car elle a un peu soucis d’y aller seule et me demande ensuite si je serai d’accord d’y retourner vers midi, ce que j’acceptais.
Vers midi, elle vient mer chercher et bizarrement, je n’en avais aucune envie. Pour lui aider, je m’y rendis tout de même, pensant qu’une fois dans l’eau cela irait mieux.
Ce n’est pas ce qui c’est passé, malheureusement, je me sentais même moins bien après, car j’ai commencé a avoir des vertiges. Tant que je regardais droit devant moi cela allait, mais en marchant, dès que mon regard allait et venait, sensation de déséquilibre et vertiges. Comme quoi, il faut s’écouter et si l’on a pas envie, c’est qu’il y a une raison.

J’ai décidé d’aller m’allonger quelques heures. Plus tard, je me suis levé pour aller au toilette et me suis rendu compte que les vertiges étaient toujours présents… hélas.

J’ai été marcher les mêmes 500mt qu’au matin, et au retour, j’ai croisé une autre participante au pied de la fameuse « remontée » du chalet (a peine 70mt) qui s’est un peu inquiétée de mon état.
Je suis remonté péniblement au chalet et ai réfléchis sur la terrasse, à l’ombre.
Ayant cessé de boire le vendredi soir de la semaine précédente, nous étions le dimanche après-midi, selon moi il fallait tenir jusqu’à 22 heures pour faire 9 jours complet. Selon Michel Deladoey, on commence à compter le matin suivant, car la première nuit ne compte pas.
Bref, j’aurai pu passer 12 heure allongé dans mon lit pour « boucler » les 9 jours, mais n’ayant pas de cancer ou de pathologie très grave à guérir, j’ai décidé de reprendre la boisson à 16:00 le dimanche.
Donc les 9 jours n’ont pas été réalisés entièrement, mais j’ai pu aller au bout de ma résistance du moment.

Dans les discussions qui ont eu lieu durant la semaine de réalimentation, il est ressortit que les jours 9-11 sont souvent bien difficiles, avec effectivement souvent des « symptômes » de type neurologique, genre tremblements et vertiges qui peuvent faire leurs apparitions.

Voilà pour relater ma propre expérience. Quel bonheur de reprendre de l’eau tiède après ces jours d’abstinence, j’étais tout de même très fier de moi 😉

Perte de poids totale sur les 9 jours : 11-12 kg. (poids de départ 75 kg).

La reprise alimentaire :
La reprise selon Michel Deladoey se fait avec de l’eau tiède, que l’on boit très très lentement, mais bien régulièrement afin d’atteindre au moins un litre durant les premières heures. Ce n’est pas trop compliqué, tant cela fait du bien.
Après, l’on peut assez rapidement consommer une « compote » réalisée avec des fruits sec cuits longuement avec de l’eau. Cela n’a presque pas de goût pour une personne s’alimentant normalement, mais pour nous, ce fût le bonheur.

Incroyable avec quelle vigueur l’énergie revient en ingérant si peu !

Ensuite, le second jour, soupe de légumes mixés. Sans sel et sans épices. Le troisième jours, on peut consommer des légumes cuits et des fruits peu sucrés. Petite portions pour commencer. Puis, durant les jours suivants, on rajoute graduellement un peu de sarrasin ou de quinoa, des lentilles, du riz, des légumes crus et des fruits (y aller doucement avec le crus au début).

Moi qui suis un grand consommateur de légume crus, les première tranche de concombre avec quelque betterave rouge cuite ont été un réel émerveillement. Au bout du 4ème jour, les œufs sont autorisé, et plus tard le poissons.

La réalimentation devrait se faire sur deux mois, ne pas utiliser de sel durant les 15 premiers jours (On s’habitue assez vite à cela). Un peu de poulet après 14 jours.

Pas de viande rouge, de gluten, de produit laitiers avant 2 mois. (ni nourriture industrielle)

Plus d’info dans le livre de Michel Deladoey. Je recommande tout a fait cette cure à quiconque souhaite se lancer 🙂

Acquisition de connaissance personnelle sur le jeûne (et peut être plus encore ? Mystère…)
J’ai eu la chance durant ce jeûne de pouvoir côtoyer notre accompagnatrice, qui elle jeûne depuis plus de 15 ans et une expérience du jeûne sec considérable.

Elle a jeûner sec avec nous et décidé d’attendre pour rompre que le dernier ait terminé avant de se remettre à boire. Elle a donc durant plus de 3 jours préparé de la nourriture pour les autres alors qu’elle était toujours en jeûne sec !
Chapeau a elle, et un grand merci encore au passage. Cela m’a montré a jusqu’où on peut aller lorsque l’on pratique souvent.
Elle avait encore une grande énergie, même au 9ème jour, capable de marcher plus de 10 km sans aucun problème. J’ai été impressionné.

Nous avons fait la connaissance, grâce à elle qui est née en Russie et qui parle le français et le russe, d’un Russe appelé Marga, avec qui nous avons eu la chance d’avoir une vidéo conférence-

Si vous ne le connaissez pas, vous pouvez trouver des vidéos Youtube du Monsieur, en Russe, mais sur un Pc on peut activer la traduction instantanée des sous-titres, ce qui permet à peu prêt de comprendre la plus grande partie…

Pour placer le décors, Marga a jeûner sec durant plus de… 40 jours… et la : WTF ??? foutaises… (logique, en jeûne sec, je perds 1.5 kg par jour en moyenne, 40 jours = 60 kg en moins, reste 15 = dead…)

On a pu lui poser des questions et on a appris comment il en était venu a jeûner sec. Il y est venu naturellement. Il nous a décris comment il se sentait super bien dans cet état (ce qui n’a jamais été mon cas)… Créatif, lucide, en harmonie avec la nature… le genre de témoignage que j’avais lu souvent mais jamais ressenti.

Une question me brûlait les lèvres : combien de kilo perdait-il ? Pesait-il 150 kg au départ ? (vous pouvez voir dans la vidéo, qu’a la fin il est fit, mais pas du tout en train de dépérir…)

Et là je me suis fait une réflexion : moi je suis plutôt vaseux, voir au mieux neutre, mais jamais euphorique et lucide lorsque je jeûne, je perd du poids.
Notre accompagnatrice avait elle aussi une sensibilité et une infinie gentillesse, de plus, beaucoup d’énergie. Mais comment cela se fait que certain soit comme cela et d’autres pas du tout ?

Je pense et je crois que ces personnes, qui entre en jeûne avec un certain éveil spirituel sont capables d’accéder à une autre source d’énergie, bien plus pure et nourrissante que le nourriture terrestre, mais qui subvient tout de même à leur corps terrestre.

Je n’ai pas eu l’occasion de demander à Marga ce qu’il avait perdu comme poids, car plein de gens posaient des questions et notre temps était limité. Mais par contre, il y a répondu :
Il a dit qu’il jeûnait souvent, instinctivement et qu’il perdait de MOINS EN MOINS de poids sur les même durée. Cela m’a fait me dire que plus il pratique, plus il est en « connexion » et moins il perd de poids…

Se pourrait-il que notre système digestif soit utile dans une phase d’évolution plus « primitive » et que nous puissions puiser dans une source d’énergie différente, qui nous correspondrait parfaitement dans une autre étape ultérieure? Sans inconfort ni perte d’énergie de la digestion ?

Je crois en « l’âme » et je ressens au plus profond de moi le lien avec « un autre coté » J’ai vraiment l’impression qu’un canal existe entre les deux et je travaille beaucoup sur moi même pour essayer de comprendre.

En tous les cas, durant ce séjour, j’ai décidé de continuer à jeûner, bien sûr, cela va de pair avec une santé conservée, mais de tenter de progresser moi aussi dans cette direction de joie et d’ouverture d’esprit.


Merci à tous les participants de ce séjour de m’avoir apporté autant 🙂
Je pense bien à vous,
Jeff

Des témoignages de mes collègues de voyage: